jeudi 15 mai 2014

Marble Arch - Foggyview





 English version here.



Marble Arch a ceci d'incroyable, il réussit non seulement à nous emmener bien loin, très loin, mais aussi, à nous perdre dans sa définition propre.

Ne serait-ce que par son titre (The bloom of division), cet album est la définition même d'un entre-deux, d'une émotion vivace mais fugace, d'un instant qu'on sait parfait, mais dont on ne sait pas pourquoi? En écoutant Marble Arch, c'est exactement ici que vous vous sentirez. Où ca? On ne sait pas, mais vous serez certain d'y être bien.

Enivré ou superconscient, en écoutant cet excellent album (à notre sens), on ne sait plus vraiment. Ce que l'on sait et ce que l'on sent en revanche, ce sont les langues d'air chaud qui viennent lécher votre figure pendant qu'un soleil d'été cuit ce que vous avez de plus en offrande. Une main fouille dans le sable, l'autre tient un cornet vanille-fraise, peut-être mangue, dont vous scrutez la lente fonte au travers de verres polarisants. Les chansons défilent et pourtant le temps s'est arrêté, il y a bien longtemps. "Sunrise", "By the Lake", "Clock", "Slow motion" ne pouvaient s'appeler autrement tant elles sont la transcription même de ce que leur titre promet. Et vous, vous êtes toujours là. Allongé, vous profitez de tout ce qu'il y a à ressentir, le dos creusant son empreinte idéale dans la plage, les papilles goûtant l'iode et le "gelato" sucré, une mèche de cheveux dansant sur votre front chaud. Dans les oreilles, cette musique que chuchote la brise est tout à fait celle que compose Yann. Si vous vous retourniez vous apercevriez certainement un Mac Demarco tenant la main d'Ariel Pink, hilares, courant au ralenti sur les nappes version kétaminées de "I'm not in love" par 10 cc, mais il s'agit bien là de quelque chose de bien plus complet.

On y retrouve des fragments des suédois The Radio Dept, dont Yann (aka Marble Arch) est, nous confie-t-il, un grand fan ; on soupçonne évidemment les frères Reid (Jesus and Mary Chain) d'avoir été de bons compagnons de vacances, de langueur d'été. Dans une mouture plus contemporaine, on pourrait faire référence aux productions plus synthétiques d'Octa\Volta de François Villon à Future en passant par Dead, sous réserve évidemment, qu'ils aient retrouvé la soif de vivre. Peut-être ceci a-t-il à voir avec le fait qu'ils aient presque tous été nourris au sein alcoolisé de la même rue Saint-Michel de Rennes, ou encore à la résidence de Yann au poste de guitariste de Maria False. Encore une fois, il doit s'agir d'un entre-deux...

Alors quelle définition pourrait-on en donner? A quel genre a ton affaire? De la "flip-flop gaze" (de la shoegaze de vacances), de la "Holiday wave", de la "Vapor gaze"... probablement, mais peu importe la définition qu'on en donne, ce qui compte c'est celle qu'on s'en fait.

- En (1er) concert ce samedi 17 mai à Rennes avec Venera 4.
- The bloom of division, album disponible en digital et sortie vinyle prévue en juin chez nos amis Le Turc Mécanique et Requiem Pour Un Twister





x Ta définition du rock and roll ou de la musique ?

Le DIY et la bière.


x Une image ?



C'est un dessin que ma soeur a réalisé pour la pochette de mon premier ep. Une sorte de Sphinx revu par ses soins...


x Pire cauchemar ?

Arriver en cours la quéquette à l'air.


x Un endroit préféré ?

Le zoo, devant la cage des singes.


x 3 albums :

- These New Puritans - Beat Pyramid
- Mobb Deep - The Infamous
- My Bloody Valentine - Loveless





x Une citation :

"Qui mange une noix de coco fait confiance à son anus."


x Discographie :

- Echidna EP



- The bloom of division, Album, Sortie LP en juin via Le Turc Mécanique et Requiem pour un Twister



- Futur album en cours d'élaboration.





JL.

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